L’homme dragon, Chroniques de Moriheï Ueshiba n°5 : La paix dans le creuset du conflit

Publié le 15 Juin 2020

L’homme dragon, Chroniques de Moriheï Ueshiba n°5 : La paix dans le creuset du conflit

Attention : Cet article est paru précédemment dans la nouvelle version de Dragon Magazine, HS spécial Aïkido sous une version légèrement simplifiée. L'article a été remis à jour dans sa version 2019 et les notes, parfois incomplètes, de la version papier, ont été reprises pour une meilleure compréhension. Bonne lecture.

Chaque école d’Aïkido possède sa vision du parcours exceptionnel de Moriheï Ueshiba, fondateur de l’Aïkido. Mais connaissons-nous vraiment l’homme derrière le précurseur ? Dans cette cinquième chronique, Pierre Fissier aborde la question du développement de la discipline pendant et après la seconde guerre mondiale.

 

O-sensei au Noma Dojo

 

Dans l’ombre de la guerre :

Depuis son accession à une notoriété nationale, Moriheï Ueshiba est désormais l’une des fers de lance de la promotion du nouveau Budo Japonais[1] dans et hors des frontières de l’archipel. A cette époque cette publicité s’accompagne d’événements très officiels devant la famille impériale mais aussi d’importants déplacements liés à la propagande militaire battant son plein. Sur le sujet, la contribution du fondateur de l’Aïkido est manifeste.

Autour de lui, le pays tout entier est profondément bouleversé par son entrée dans le conflit global. A l’automne 1940, l’archipel obtient du gouvernement Français de Vichy l’autorisation d’implanter ses troupes en Indochine. En décembre 1941, l’armée Japonaise se rend maître de Hong Kong, puis de Singapour et de la Birmanie. L’empire mène une guerre éclair qui va porter ses fruits dans un premier temps.

La frénésie guerrière est au cœur de l’appareil institutionnel à tous les niveaux. Tous les mouvements de troupes sont accompagnés d’un important dispositif de communication destiné à galvaniser l’esprit du soldat. A la même période, l’idée de regrouper les instances du Budo sous juridiction gouvernementale afin de les faire contribuer à l’effort de guerre commence donc à peser fortement sur le  monde martial.

De par sa célébrité importante auprès des officiers et du fait de l’imbrication exponentielle de l’Aïkido avec les instances militaires du pays sur les dix dernières années, Moriheï Ueshiba n’échappe pas à cette évolution à marche forcée. Elle va toutefois lui couter une importante partie des effectifs du dojo de la jeune fondation Kobukaï appelés sous les drapeaux. Beaucoup de ses élèves internes sont également mobilisés sur différents fronts.

Parallèlement, la Dai Nippon Butoku Kaï est nationalisée officiellement. Au-delà de sa mission de conservation du patrimoine, elle devient la tête de pont gouvernementale pour engager une réforme d’envergure des arts martiaux Japonais. Son siège administratif initialement privé est de surcroit transféré dans un ministère. Les différentes appellations modernes des Budo (et notamment l’Aïkido) tiennent donc d’avantage de cet esprit de regroupement des arts martiaux pour les vendre à la population afin d’exalter l’esprit de conquête que d’un quelconque désir d’harmonie ou de recherche spirituelle liés à leurs créateurs respectifs. L’ensemble des éléments constitutifs des arts martiaux Japonais sont d’ailleurs débattus âprement dans des conseils d’administration. Minoru Hiraï senseï, directeur des affaires générales de la fondation et représentant les intérêts de Moriheï Ueshiba témoigne notamment dans une interview accordée à Stanley Pranin pour l’Aïkido Journal des débats collectifs qui vont donner naissance à l’appellation définitive « Aïkido » validée par la Dai Nippon Butoku Kaï comme déjà vu dans la chronique précédente.

 

Morihei, son épouse et un groupe d’élève à Iwama, 1955

 

De Mandchoukouo à Iwama :

Début 1942, Moriheï Ueshiba se rend lui-même dans la province de Mandchoukouo. Il s’agit d’un nouvel état satellite créé de toute pièce par les japonais en 1932 suite à l’assassinat de Zhang Zuolin et la reprise du territoire disputé aux chinois depuis la seconde guerre sino-japonaise débutant avec l’incident du Pont Marco Polo en 1937. Les forces politiques sur place sont désormais très différentes d’il y a vingt ans lors de l’expédition du fondateur. Le Japon est l’acteur principal de la région et se sert de l’économie locale comme tremplin pour ses conquêtes continentales.

Englobant différents territoires sous protectorat militaire (dont la Corée), l’empire de Mandchoukouo fait l’objet de visites régulières de délégation d’experts du Budo venus démontrer la puissance Japonaise. A l’occasion du 10ième anniversaire de l’état, Moriheï y effectue une démonstration du futur Aïkido en présence de l’empereur du pays, Aisin Gioro Pu’Yi, mais aussi tout le gotha militaire et politique.

Notons qu’à cette période le fondateur enseigne encore dans plusieurs écoles de police et auprès des plus importantes académies militaires dont la redoutée Kenpeitai[2] de l’armée impériale qu’il fréquente depuis bientôt 10 ans selon Gozo Shioda senseï. Las de la paperasserie et des contraintes administratives liées à l’effort de guerre, en opposition selon certaines sources avec le Dai Nippon Butoku Kaï et ses nouveaux objectifs, Moriheï Ueshiba commence toutefois à concevoir le projet de s’isoler.

Arrivé à 59 ans, son fils et quelques élèves avancés reprenant sa suite[3], le maître a fait l’acquisition d’un lopin de terre dans le village champêtre d’Iwama, situé dans la région boisée à proximité de Mito, afin de réaliser l’expérimentation unique d’une « ferme aïkï ». Pour ses 60 ans il décide soudain de s’y retirer avec son épouse. Moriheï Ueshiba quitte alors définitivement la gestion courante pour se consacrer à sa quête martiale.

 

La famille du fondateur et quelques élèves devant l’Aïki-Jinja à Iwama

 

Iwama : études et hypothèses :

Le mythe des années Iwama est profondément ancré dans la psychologie des pratiquants. Pour certains, il s’agit du seul point de rupture avec le Daito Ryu et la naissance de l’art de Morihei Ueshiba à travers le principe take-musu[4]. Pour d’autres il s’agit d’un renouveau technique car le fondateur va étudier profondément à cette période ce qui est confirmé par toutes et tous. On dit également qu’il va organiser techniquement l’Aïkido à Iwama. Toutefois, sur ces années de pratique ascétique là encore, des légendes subsistent et sont relayées.

A ce jour, un faisceau d’indice suffisant laisse à penser que la pratique du fondateur n’a jamais changé avant et après la guerre. En réalité, seule la façon dont son enseignement fut transmis et la philosophie de celui-ci évolua fortement à partir de cette période.

Pourquoi une telle affirmation ? Quelques experts, dont notamment Chris Li de l’Aïkido Sangenkaï de Hawaï, ont pu étudier le dernier ouvrage d’O senseï dénommé Maki No Ichi redécouvert récemment[5]. Cette étude sérieuse permet de porter un jugement plus complexe sur cette période Iwama. En effet, Maki No Ichi est le premier ouvrage technique d’O senseï consacré à l’Aïkido officiel car il est daté précisément de 1954. Pourtant, le manuel possède une similitude extrêmement importante avec l’un des deux ouvrages de référence appelé Budo Renshu[6]. L’étude comparée des deux ouvrages (n.d.a : réalisée notamment en Français par Guillaume Erard) montre que les différences techniques entre les deux manuels sont minimes (bien que les illustrations du livre sont pas toutes traçables à partir de Budo Renshu).[7] Les deux manuels possèdent également de très fortes similitudes avec l’ouvrage de Daito Ryu Kannagara no Budo publié en 1942 par un certain Takuma Hisa, élève à la fois de Moriheï Ueshiba et Sokaku Takeda. Précisons enfin que pour Budo Renshu et Maki No Ichi, ces manuels vont servir de Densho[8] pour ses élèves et sont donc d’excellents indicateurs de la pratique de ces périodes.

 

O senseï, bien avant son départ pour Iwama

 

Une renaissance technique remise en question :

Ainsi, cinq ans après avoir dit à Morihiro Saïto senseï à Iwama, selon quelques sources, qu’il a « complété l’Aïkido », de nombreux éléments historiques témoignent du fait que Moriheï Ueshiba continue de sanctionner la progression de ses élèves par un curriculum technique documenté précisément et qui n’a rigoureusement pas changé avant et après la guerre. Ce curriculum peut aisément se confondre dans les faits avec du daito ryu selon l’étude de John Driscoll[9]. Selon le témoignage de Isoyama Hiroshi senseï[10], ses papiers personnels d’inscriptions au dojo d’Iwama indiquaient d’ailleurs en 1949                       « Inscription au Daito Ryu Aïki-jujutsu ». Enfin, selon le témoignage de Morihiro Saïto senseï lui-même, l’art enseigné par Morihei Ueshiba à Iwama en 1946 était encore connu sous le nom « Ueshiba Ryu Judo ».

Il est donc difficile au regard de ces éléments d’avancer que la pratique d’O senseï était foncièrement différente avant et après la guerre. Comment analyser l’évolution de l’Aïkido à ce stade ? Comment expliquer par conséquent les trésors pédagogiques légués par ses élèves dont Saïto Sensei puisque la technique du fondateur semble demeurer la même avant et après Iwama ? Pourquoi peut-on tout de même constater un Aïkido d’avant et d’après la guerre ?

Avançons quelques pistes sans clôturer complètement l’enquête : Moriheï Ueshiba détestait la forme, ne donnait aucun nom aux techniques et les utilisaient comme des mises en application des principes. Rarement une technique était montrée deux fois. On peut tout d’abord évaluer qu’une partie des éléments de transmission du fondateur se sont produits par imitation mais aussi selon deux principes traditionnels : Ishin-denshin et haragei[11]. Comme son maître Sokaku avant lui, les détails cruciaux ou expérimentaux devaient être « volés » au fondateur et particulièrement son travail aux armes qui constituaient un chantier d’expérimentation conséquent[12] hors du socle technique de base. A titre d’exemple, l’excellent travail de restitution pédagogique de Morihiro Saïto senseï nous donne donc une idée de ce que, lui et le fondateur, pratiquaient bien ensemble.

D’autres élèves directs possèdent également des pièces du puzzle de cette période car chacun dispose aussi de sa propre interprétation technique de ce qu’il a vu ou reçu. Citons sur le sujet Koïchi Tohei senseï, présent régulièrement à cette période jusqu’en 1944 (date de sa mobilisation militaire à l’étranger). Citons également Tadashi Abe qui débute l’Aïkido à partir de 1942 à Osaka avant de devenir élève interne à Iwama. Citons enfin Kisshomaru Ueshiba, présent régulièrement pour étudier aux côtés de son père jusqu’à début des bombardements puis directement à Iwama à partir de 1945. Ouvrages et vidéos à l’appui, on peut en conclure qu’aucun de ces quatre élèves ne possèdent exactement l’ensemble de la forme technique du fondateur où bien n’apprécie l’évolution technique de l’Aïkido de la même façon. L’une des explications probables est que chacun a donc du retranscrire l’enseignement donné d’un professeur qui en réalité…n’enseignait pas au sens que nous donnons aujourd’hui à ce mot.

Deux derniers éléments doivent enfin attirer notre attention. Exilé volontairement dans la campagne d’Iwama, Moriheï Ueshiba a su régulièrement adapter son enseignement à son physique et ses capacités. Dans les 27 dernières années de sa vie, le fondateur est régulièrement souffrant et il est fort probable que son état soit parfois l’explication la plus plausible d’une pratique tantôt plus éthérée, tantôt différente. Gageons pour conclure que l’évolution de « l’Aïkido d’après-guerre » validé et notamment « la simplification » qu’on lui prête dans les années 50 et 60 est surtout l’héritage non pas du fondateur mais bien de ses héritiers (principalement Kisshomaru senseï et Koïchi Tohei senseï mais pas que…) avec la bénédiction d’O senseï.

 

O-senseï, pratiquant les armes à Iwama

 

L’Aïkido après la guerre :

A partir de 1943, la guerre prend une mauvaise tournure pour l’Empire Japonais et les bombardements débutent avec le raid de Doolittle dès avril 1944 qui frappe Tokyo en plein coeur. C’est toute la représentation d’un Japon guerrier invincible sur son terrain qui va s’effondrer peu à peu dans l’imaginaire collectif. Resté sur place à la demande de son père, Kisshomaru Ueshiba doit d’ailleurs œuvrer à de nombreuses reprises pour maîtriser les incendies causés dans le Kobukan par les bombardements. La majorité des maisons du quartier de Wakamatsu-cho sont détruites à l’issue de la guerre et le dojo sert même de refuge à des familles de réfugiés.

De 1945 à 1948, les activités du Hombu Dojo cessèrent complètement du fait de l’état des lieux mais aussi de l’occupation Américaine et surtout des nombreuses interdictions et dissolutions décrétées par le général Douglas MacArthur dès son arrivée sur place[13]. Victime de cette logique de pacification, la fondation Kobukaï est intégralement démantelée et le Dojo de l’enfer dont le toit est partiellement démolit sert de salle de danse aux G.I.

En 1948, grâce au travail de Kisshomaru senseï, au soutien de quelques bienfaiteurs (comme le business man Fujita Kinya) et aux conseils d’élèves comme Katsuzo Nishi, la fondation Aïkikaï est timidement approuvée le 9 février par le Ministère de l’éducation. Le projet s’accompagne d’un Mea Culpa et d’une intention claire de reformulation de l’Aïkido afin que ses principes ne soient pas « mal interprétés » dans le contexte d’occupation actuel. Surcroit de prudence, l’administratif de la fondation va progressivement se déplacer d’Iwama à Tokyo jusqu’en1953 ou le Kobukan devient le Hombu Dojo officiel. Il est à noter qu’O sensei ne va revenir enseigner à Tokyo que dans les années 50 puisque son engagement en tant « qu’agriculteur martial pacifique » est un des éléments principaux pour vendre la discipline aux autorités[14].

Principalement du fait de Kisshomaru senseï, là encore, ce qui était impensable devient également possible à l’ère moderne de l’Aïkido : l’ouverture de la discipline à l’occident. Tandis que les disciples du fondateur font leurs premières démonstrations dès 1951, la démarche permet ainsi en 1955 d’accueillir auprès de l’homme-dragon un étrange français dénommé André Nocquet.

 

O sensei démontrant l’Aïkido aux Jieitaï, les forces d’auto-défense Japonaises

 

Bibliographie :

- Aïki-kohaï/Pierre Fissier. Essai sur l’origines des armes en Aïkido. 2017.

- Alexander C. Bennett « Kendo, Culture of the Sword ».

- Chris Li : 1 « Ueshiba-ha-Daïto-Ryu-aiki-jujutsu » Blog de l’Aïkido Sangenkaï, 20 mai 2017, 2 « Maki no ichi, Ueshiba’s first book on Aïkido », mai 2016 et « Three Doka and The Aiki O-Kami », avril 2016.

- Guillaume Erard, « Budo Renshu, socle technique de Ueshiba Moriheï », février 2019 et « L’Histoire du Hombu Dojo de l’Aïkikaï », juin 2016.

- John Driscoll « Correlation of Aïkido and Daito-ryu Waza ». Aïkiweb.

https://www.aikidosangenkai.org/downloads/aikido-daito-ryu-correlation.pdf

- Kisshomaru Ueshiba, L’esprit de l’Aïkido, Budo éditions, 1998.

- Kisshomaru Ueshiba. L’Aïkido,l’œuvre d’une vie, Budo éditions, 2010.

- L’interview de Stanley Pranin par Aïki-web, Août 2000. http://www.aikiweb.com/interviews/pranin0800.html

- La Chronologie de Stanley Pranin à propos de Moriheï Ueshiba et Sokaku Takeda, Aïkido Journal. Consulté en 2016/2017.

- L’interview de Michio Hikitsuchi sensei par Laurin Herr et Tim Detmerr, révisée par Peter Shapiro.

http://www.theaikidocenter.com/hello-world/

- Mark Murray, « The Ueshiba Legacy » Part 1 and 2, Novembre 2015 et Mai 2017.

https://www.aikidosangenkai.org/blog/ueshiba-legacy-mark-murray/

- Philippe Masson « La seconde guerre mondiale – Stratégies, moyens, controverses, chronologie, filmographie » Tallandier, 2003

-  Stanley Pranin, « Interview with Minoru Hiraï », Aïkido Journal et l’article de Léo Tamaki sur Minoru Hiraï du 23 février 2017 intitulé « Hiraï Minoru, à l’origine de l’Aïkido ».

 

[1] Le concept du Budo est moderne et son idée est directement inspirée de la pensée occidentale. Le terme n’apparait que très exceptionnellement dans des textes antérieurs à l’ère meiji. Sa parenté est disputée entre Jigoro Kano et Nishikubo Hiromichi. Son officialisation date cependant de 1919 avec la première transformation de l’école Bujutusu Senmon Gakko en Budo Senmon Gakko puis en 1926 pour la plupart des autres arts martiaux sous l’égide de la Dai Nippon Butokukai. Sur le sujet, se référer à la série d’interview d’Alex C. Bennett réalisée par Seido en 2017 et l’ouvrage Kendo d’Alex C. Bennett.

[2]憲兵 Police militaire secrète traquant les opposants du régime en place entre 1881 et 1945, elle est principalement connue pour ses actions lors de la seconde guerre mondiale. On la surnomme également la « gestapo japonaise » en raison des crimes de guerre et contre l’humanité qu’elle perpétue pendant le conflit et qui vont conduire à sa dissolution.

[3] Kisshomaru n’est d’ailleurs pas immédiatement désigné comme successeur de son père du fait de son jeune âge et de son inexpérience.

[4] Il s’agit de l’union de la pratique du Budo (take) avec la force protectrice de la vie (musu) tel que défini dans l’ouvrage l’esprit de l’Aïkido réalisé par Kisshomaru Ueshiba. La vie étant ici assimilée au travail de la ferme s’harmonisant avec la pratique martiale. Le principe Takemusu va ensuite revêtir de nombreuses formes plus ésotériques pour définir la pratique la plus aboutie du fondateur.

[5] Découvert par Scott Burke lors de ses recherches au japon, l’ouvrage fut publié et mis à disposition du grand public à partir du printemps 2016 par Chris Li.

[6] Budo Renshu est daté de 1933 et fait l’objet de nombreuses études, il est abordé dans la chronique précédente. Il est à noter que le second ouvrage intitulé Budo et publié en 1938 initialement pour le Prince Kaya Tsunemori, cousin de l’Impératrice du Japon et officier militaire, reste lui-même dans cette continuité technique en apportant toutefois des éléments liés au travail des armes. La traduction de l’ouvrage Budo par John Stevens est souvent décriée à ce jour et les traductions de l’Anglais sont réputées globalement inexactes ou approximatives.

[7] Se référer sur le sujet de cette étude à l’article cité en bibliographie Guillaume Erard, « Budo Renshu, socle technique de Ueshiba Moriheï », février 2019.

[8] Equivalent à un rouleau de transmission, Moriheï Ueshiba transmettait un « aïkijujutsu Densho » en remettant ces ouvrages à ses étudiants avancés. L’ouvrage Maki No Ichi est également mentionné dans une interview de Michio Hikitsuhi qui déclare notamment qu’il faut obtenir la permission du fondateur pour le détenir et que lui-même l’a obtenu en arrivant à un grade équivalent au shodan.

[9] Se référer sur le sujet à l’article cité en bibliographie « Correlation of Aïkido and Daito-ryu Waza » John Driscoll. Aïkiweb.

[10] Se référer sur le sujet à l’entretien réalisé par Guillaume Erard, 25 avril 2017.

[11] 以心伝 Ishin-denshin désigne une forme de communication tacite et non verbale dites de « cœur à cœur ». Haragei はらげ exprime quant à lui une forme de communication non verbale intentionnelle. Dans les deux cas, ces concepts liés à la tradition du zen sont mis en valeur par opposition à la communication directe perçue comme moins sincère ou incomplète.

[12] Se référer sur le sujet à cet article « Essai sur l’origine des armes en Aïkido». Aïki-kohaï/Pierre Fissier 2017. Précisons également que les expérimentations aux armes sont présentes dans la pratique du fondateur bien avant la guerre comme en témoigne l’ouvrage Budo de 1938. 

[13] L’occupant Américain confisqua environ 7 tonnes d’épées envoyées immédiatement aux états unis. La pratique de l’ensemble des arts martiaux est interdite. Certains arts martiaux vont demeurer interdits jusque dans les années 50.

[14] Sur l’histoire du Kobukan post-WW2, se référer aux travaux de Stanley Pranin pour l’Aïkido Journal intitulés  « Kobukan Dojo Era Part 1 et 2 » ainsi qu’à l’ouvrage « l’Aïkido, L’œuvre d’une vie » cité en bibliographie.

O sensei, avec André Nocquet

O sensei, avec André Nocquet

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