Ukemi solidaire 2021 : Le résultat de nos efforts

Publié le 13 Juin 2021

Source : AFAO/Kuroba Aïkido

Source : AFAO/Kuroba Aïkido

Printemps 2021, lors d'une période où la majorité des dojos d'Aïkido demeuraient presque à l'arrêt, nous étions rares (mais pas seuls) à proposer sans interruption des animations, des stages, des cours réguliers à nos pratiquants en extérieur ou à la maison. Nous sommes en revanche quasiment les seuls à avoir maintenu un événement caritatif dans un contexte où les handicapés les plus fragiles et les malades sont censées être l'épicentre de nos préoccupations sanitaires.

Plutôt que de m'engager dans un personnal branding frénétique, n'étant pas professionnel des arts martiaux, j'ai simplement souhaité aligner notre club dans un combat plus important, celui de rappeler les valeurs humaines de l'Aïkido. Générosité, probité, sincérité, solidarité, engagement sont, en effet, extrêmement véhiculées dans les arts martiaux par absolument tout le monde. Vous avez toutefois compris que derrière la publicité, les déclarations d'intention, les slogans de groupe, se cachent en réalité souvent un intérêt.

Dans un contexte de survie où la pandémie est synonyme de catastrophe pour le monde martial, il n'a pas échappé à votre regard attentif que cette hypocrisie a été fortement exacerbée par la crise sanitaire... J'en ai été attristé profondément.

Personnellement, je ne sais pas faire de la vente au détail des arts martiaux. Si l'Aïkido a besoin impérieusement de ses professionnels et que, oh surprise, ces professionnels doivent être bien entendu encouragés et soutenus dans la sauvegarde de leur activité, je ne souhaite pas encourager ceux qui dissimulent une activité purement et uniquement commerciale derrière du "bénévolat".

Je vais être extrêmement direct :  Je ne suis pas non plus pour encourager non plus ceux qui se cachent derrière les valeurs de l'Aïkido pour s'offrir des consommations au PMU sur le dos de leurs "fidèles". Je ne suis enfin pas pour encourager ceux qui s'offrent une clientèle sur l'humanisme des arts martiaux en se comportant exactement aux antipodes.

Je souhaite principalement des modèles inspirant pour l'avenir en sursis de notre discipline. Et pas uniquement des modèles techniques. Je désire que les professionnels sincères soient défendus.  J'aspire que nous produisions les conditions d'émergence de futurs talents complets et pas continuer à régler le "salaire" d'enseignants qui représentent une partie du problème actuel de l'Aïkido.

Faire du caritatif en Aïkido est donc un excellent révélateur. Chaque année, un nombre extrêmement restreint va donc se montrer intéressé et/ou va relayer les informations. Les enseignants (également professionnels) s'engagent bénévolement et vont donner spontanément de leur temps. C'est donc une vraie chance pour nous de démontrer que nous ne sommes pas qu'un slogan de vitrine aux yeux du public.

C'est l'occasion pour les grands noms de notre art de voir s'ils sont bien au diapason de ce qu'ils enseignent en sachant que notre cause n'apporte strictement rien sur le plan matériel.

Cette année encore, grâce au soutien énorme de quelques professeurs comme Alma Noubel, Hélène Doué, Fabrice Croizé et Arthur Frattini, nous avons pu faire en sorte de maintenir l'Ukemi Solidaire à un moment où le monde associatif avait un besoin d'aide criant.

Grâce à eux mais aussi grâce à leurs élèves (gradés ou non), nous avons pu réussir à nouveau un événement caritatif de belle ampleur.

Nous avons pu surtout contribuer à maintenir le prix Fanny-Séléna destiné à la recherche, dont l'existence était menacé par l'absence d'actions lors des confinements successifs. Au delà des slogans de paix, d'harmonie, d'amour, d'amélioration de l'être humain, c'est donc un acte concret et pondérable. C'est une action et non une intention.

C'est une somme considérable de 1160 euros récoltés bénévolement à destination de l'Association Française de l'Atrésie de l'Oesophage qui mène un travail formidable pour sortir de l'ombre une maladie rare qui touche une petite partie de notre population.

Un grand merci à toutes celles et ceux qui font que, pour la troisième année consécutive, nous avons pu transformer l'essai. J'aurais souhaité vous proposer un "vrai professionnel" mais il semble que vous avez également apprécié en grand nombre l'animation que j'ai pu donner moi-même sous la supervision rigoureuse de mon enseignante.

En "visio", selon les cas, ce n'est pas si mal :-)

La thématique passionnante de l'histoire de l'Aïkido que j'ai souhaité aborder permet d'explorer pour les pratiquants et les non pratiquants un domaine commun. Elle peut également susciter des vocations et des interrogations positives. Elle n'enlève rien à la pratique mais au contraire, peut compléter utilement le fond et la forme du pratiquant. L'histoire du fondateur et de nos pionniers est un besace très riche en motivation. J'en suis l'exemple vivant puisque c'est en apprenant le décès de maître Noro, que je n'ai pas eu la chance de connaître, que je me suis retrouvé à nouveau sur un tapis.

Je vous souhaite donc que beaucoup de néophytes et de jeunes s'intéressent au fond pour donner une âme à vos futurs professionnels dont vous forgerez ensuite le corps bien plus habilement que je n'aurais la chance de pouvoir le faire de mon maigre niveau.

Si c'est là le résultat de nos efforts, et qu'en plus de cela, nous pouvons aider pécuniairement de nobles causes, alors j'en serais très heureux. Le Budo est ce genre de trésor pour moi. Je vous souhaite à toutes et tous un bel été de reprise ainsi qu'une bonne pratique intensive jusqu'à la prochaine saison.

Rédigé par Aïki-Kohaï

Publié dans #Actualités-Nouveautés, #Ukemi Solidaire, #Stages, #Pratique de l'Aïkido

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article