L'importance de la transmission : Entretien avec Fabrice Croizé
Le 1 juin 2015, sur Aïki-Kohaï

Fabrice et Christian (Photo traitée et adaptée d'un album personnel de Fabrice)

J'ai maintenant la chance énorme et le plaisir d'approcher beaucoup d'experts de notre discipline et, même si je ne mesure pas encore l'influence qu'ils peuvent avoir sur ma propre façon de voir et d'appéhender l'Aïkido je sais en revanche que deux experts en particulier sont chers à mon coeur de kohaï.

Il s'agit d'Hélène Doué et de Fabrice Croizé.

Dès nos premières rencontres, j'ai été particulièrement touché par leur façon d'aborder l'Aïkido de Christian Tissier shihan et ce qu'ils en font au quotidien. Vous avez pu donc logiquement lire mes petits compte-rendus de stage concernant Hélène en 2015 et Fabrice en 2014 mais je voulais en faire bien plus.

C'est chose faite avec cette longue après-midi que j'ai passé auprès de Fabrice dès l'arrivée du printemps. Le résultat ? Des heures de discussions bien sympathiques enregistrées avec patience sur plusieurs appareils et que j'ai dû prendre un temps très important à compiler et synthétiser pour vous amis lectrices et lecteurs.

Fabrice senseï a également eu la gentillesse de m'offir quelques clichés de sa collection personnelle afin d'illustrer notre échange et je le remercie pour cela car ce sont toutes des images inédites. Contrairement à sa "tête-de-pas-content" qu'il affiche parfois sur le tatami (oui, j'aime charier les senseis que j'affectionne vous le savez), c'est en réalité un homme très simple et plutôt réservé (mais qui se soigne) et dont le sourire, la bienveillance, ainsi que les qualités humaines sont des trésors pour les débutants.

Sans plus attendre, je vous laisse découvrir les débuts et le parcours de ce maître hors-normes pour qui j'ai le plus grand respect et dont je ne manquerai pas de suivre la route :

 

P.F (Aïki-kohaï) : Bonjour Fabrice.

F.C (Fabrice Croizé) : Bonjour à toi.

P.F (Aïki-kohaï) : Ma première question est la suivante, j'ai lu que tu as débuté la pratique de l'Aïkido en 1991 à l'âge de 18 ans. Est-ce que tu te souviens de tes premiers cours ?

F.C (Fabrice Croizé) : En vérité, je ne me souviens pas exactement de mes premiers cours. J'étais venu à l'Aïkido parce que je voulais faire un art martial et dans l'université où j'étais, il y avait des cours de Judo, de karaté, d'Aïkido etc... Un peu par hasard, j'avais un copain qui pratiquait les arts martiaux aussi et qui m'a dit un jour "Fais de l'Aïkido, c'est un truc un peu artistique, je pense que ça va te plaire" (rires). C'est là-dessus que j'ai démarré.

Mon club était un dojo universitaire, pas très grand et avec beaucoup de débutants. J'ai le vague souvenir de gens ayant déjà un an ou deux de pratique en train de faire des tas de "trucs compliqués qui tournoyaient" mais j'ai en réalité peu de souvenir de l'époque.

En revanche, mon premier professeur, Pierre Helley (ndl : qui est lui aussi 5e dan et qui a maintenant 85 ans) me paraissait extrêmement impressionant.

P.F (Aïki-kohaï) : La pratique de ton premier professeur est donc déterminante pour toi. C'est ce qui a fait que tu as "accroché" tout de suite ?

F.C (Fabrice Croizé) : Il y a en réalité plein de facteurs mais Pierre H. a une personnalité très forte. C'est quelqu'un de très droit, très franc, un vrai personnage qui représente toujours très bien les valeurs martiales. Ce n'était pas difficile d'accrocher avec lui sur les valeurs humaines et sur l'aspect technique c'est quelqu'un qui m'a vraiment donné des bases correctes que j'ai pu ensuite développer au Cercle.

En bref, je cherchais à faire quelque chose sur le long terme, que je puisse faire "jusqu'à mes vieux jours" comme on dit et je suis tombé sur quelqu'un qui me convenait bien.

P.F (Aïki-kohaï) : Est-ce que Pierre Helley avait une pratique proche de celle de Christian ou cela n'avait rien à voir ?

F.C (Fabrice Croizé) : C'était déjà assez proche. Pierre a fait beaucoup de Yoseikan Budo, du Judo et puis il avait bien raccroché avec l'Aïkido Aïkikaï quand Christian Tissier est revenu du Japon. Il a dû commencer auprès de Christian aux environs de 1978 et moi je ne suis arrivé qu'en 1991 donc il avait déjà un Aïkido très formé Aïkikaï.

Après, il faut noter qu'ils ne s'entrainaient déjà plus ensemble depuis un an et donc dans ces cas-là les formes ont tendance à dériver.

Pierre a toujours la responsabilité du club de Noisy-le-Grand et il y va toujours une fois par semaine. A un âge comme le sien, c'est quelque chose de vraiment respectable qu'il faut valoriser.

P.F (Aïki-kohaï) : Dès le début de ton parcours, tu t'es investi tout de suite ou bien est-ce que tu venais en tant que kohaï dilletante ?

F.C (Fabrice Croizé) : Non, non. J'ai été tout de suite très sérieux. La première année, il n'y avait qu'un cours par semaine et j'ai fait ce cours là très sérieusement. L'année suivante, Pierre a fait en sorte d'avoir deux cours et j'ai donc fait les deux cours tout aussi sérieusement. La troisième année, j'ai commencé à aller en doublon avec lui à son club municipal, ce qui monte le total à au moins 4 cours par semaine. Puis j'ai continué à en rajouter un peu plus au fur et à mesure.

 

Les débuts de Fabrice après son deuxième dan - février 98

(source : collection privée de Fabrice C.)

 

P.F (Aïki-kohaï) : Tu as fait des stages tout de suite ou tu as attendu un peu ?

F.C (Fabrice Croizé) : J'ai fait assez vite des stages en fait. J'avais un copain avec qui j'avais démarré qui avait un oncle 2ème dan chez Michel Becart. Et donc j'ai fait quelques stages chez Michel quand j'étais 4ième kyu et 3ième kyu. Quand j'étais un peu plus avancé, je me suis enfin lancé dans les stages auprès de Yamaguchi sensei. Je me souviens des deux derniers qu'il a fait à Paris. J'ai fait aussi un certain nombre de stages régionaux de Bernard Palmier, aini que le stage de Pâques quand j'étais 1er kyu.

P.F (Aïki-kohaï) : On a du mal à t'imaginer en tant que jeune débutant (sourires). Est-ce que tu souviens de difficultés particulières ? Des exercices que tu trouvais difficile ?

F.C (Fabrice Croizé) : De l'époque, je n'ai pas de grands souvenirs de difficultés techniques mais je me rappelle avoir eu du mal à l'apprentissage des chutes enlevées. Chez Pierre, on n'avait pas beaucoup l'occasion de faire des chutes enlevées par exemple et j'ai abordé cela assez tard. Je suis arrivé shodan et je ne savais d'ailleurs pas très bien chuter. Il m'a fallu beaucoup travailler sur cela ensuite.

Chacun fait avec ses capacités et j'avais une aisance à recopier quelque chose observé de l'extérieur mais j'avais du mal à trouver du fond dans ma pratique. C'est souvent comme ça, les cotés positifs qu'on a dans l'apprentissage vont se reporter de façon négative sur d'autres aspects de cet apprentissage. C'est quelque chose qu'il faut contrebalancer avec le temps mais il faut d'abord comprendre où l'on est fort avant de pouvoir compenser là on est plus faible.

Je n'ai pas d'autres grands souvenirs de difficultés de parcours à ce stade mais je sais en revanche que j'ai rencontré un fossé technique après ce 1er dan en arrivant au Cercle. L'exigence était alors bien plus forte, notamment en terme d'engagement, et j'ai rencontré soudain des complications.

P.F (Aïki-kohaï) : En 1995 justement, ton shodan en poche, tu intègres le Cercle Tissier c'est bien cela ?

F.C (Fabrice Croizé) : En fait, un peu après mon premier dan, Pierre nous poussait à aller voir ce qui se passait chez Christian une fois qu'on avait la ceinture noire et pour cela je le remercie encore grandement. C'était un conseil de très grande valeur. J'ai continué à aller chez Pierre d'ailleurs après mon intégration au Cercle, puis petit à petit, je suis allé moins car il devenait difficile d'aller de l'un à l'autre. J'ai espacé ensuite au fur et à mesure des années jusqu'au moment où j'ai ouvert mon club.

Concernant mes premiers cours, je me souviens de l'enseignement de Philippe Orban le lundi soir, ceux de Christian, quelques uns de Patrick Benezi. J'étais encore étudiant et je ne pouvais faire que les cours du soir.

Je me souviens assez distinctement de la sensation de perte. Je pensais avoir acquis des bases et en réalité je devais tout remettre en question. Ce que j'avais appris semblait ne plus tenir debout. Un souvenir marquant, je me souviens également m'être fait pousser en dehors du tatami sur un simple katate dori ou c'est mon partenaire qui devait me tenir je crois. Chez Pierre on ne poussait jamais, ton partenaire t'attrappait et ça s'arrêtait là.

Et là... je me souviens, je me suis fait pousser dehors sans comprendre comment je pouvais l'empêcher. J'ai assez vite compris que mes bases étaient trop légères et cela m'a poussé à travailler plus.

P.F (Aïki-kohaï) : Tu te souviens de ton premier souvenir marquant avec Christian Tissier Shihan ?

F.C (Fabrice Croizé) : Le premier stade de Pâques que j'ai fait. C'était également en 1995. Il avait beaucoup axé sur le travail des jambes. Un travail très bas qu'on a passé une semaine à mettre en pratique. Le ken était en relation. J'ai une image assez claire de son soto kaiten très puissant sur shomen uchi. Quelques images comme ça. Un sankyo ura qu'il avait expliqué avec des spirales.

J'étais ressorti du stage tout content car j'avais l'impression de bien travailler sur mes jambes avec d'importantes pistes de pratique. Le problème c'était qu'une fois de retour chez Pierre, je ne pouvais pas travailler cela comme je le souhaitais. Ce fut l'un des moments déclencheurs de ma remise en question et de ma transition vers le Cercle.

 


Les débuts de Fabrice

Clamart, stage de M. Bachraty (en 2000).

(source : collection privée de Fabrice C.)

 

P.F (Aïki-kohaï) : Pourquoi être resté au Cercle ?

F.C (Fabrice Croizé) : Comme je le disais au départ, j'étais poussé par mon premier professeur après ma ceinture noire. Mais j'ai senti dès mon arrivée au Cercle que je progressais sur six mois immensément plus vite. Et le temps d'acquérir un niveau correct en Aïkido, il faut au moins dix ans de travail ! C'est un exercice extrêmement long et il est difficile d'aller voir ailleurs pendant tout ce temps. Et puis il y avait là déjà tout un groupe, on se sentait tout petit, et Christian était en tête de pont de cette dynamique...(rires).

Quand j'ai commencé, il faisait les cours du mardi et du mercredi. Le lundi soir c'était Philippe Orban, le jeudi soir c'était Patrick Benezi. J'avais également de bons contacts avec Daniel Bourguignon le vendredi. La première année je trouvais les cours de Philippe particulièrement intéressants car il avait un Aïkido détaillé. Il posait beaucoup de questions dans ses cours, il nous demandait ce qu'on en pensait, il nous laissait y réfléchir en nous donnant parfois plusieurs pistes pour chercher la meilleure solution. On le sentait très investi à nous amener vers une réflexion personnelle et jusque là j'avais été plus amené à recevoir un enseignement qu'à m'interroger.

Mais Philippe n'est pas resté longtemps car il partait pour l'Allemagne.. C'est beaucoup Daniel Bourguignon qui m'a pris en main le vendredi. Patrick a arrêté les cours du jeudi à cette même période. C'était ma deuxième ou ma troisième année au Cercle.

Pascal (Guillemin) et Bruno (Gonzalez) ont alors repris les créneaux horaires. Pascal le jeudi soir et Bruno le lundi. J'étais beaucoup avec eux et Daniel Bourguignon. Au-delà de Christian, ils m'ont fait beaucoup progresser.

Je garde d'ailleurs toujours une très forte relation avec Pascal, et Bruno m'a beaucoup influencé sur sa façon de proposer les choses.

Un peu plus tard (aux alentours du 2ème dan), j'ai aussi suivi M. Bachraty.

P.F (Aïki-kohaï) : Justement, je voulais te parler de Pascal et Bruno. Si tu devais les différencier dans leurs pratiques et leurs recherches en quelques mots ?

F.C (Fabrice Croizé) : Pascal je le vois moins en ce moment alors je ne veux pas dire d'ânerie (rires). Je pense qu'ils sont tous les deux dans une recherche pour se libérer des contraintes. Toutes les techniques de base sont en réalité assez contraignantes. En Aïkido, on se fabrique en fait plein d'impossibilités et beaucoup de problèmes un peu exprès. Je les sens tous les deux en grande recherche de liberté de mouvement et d'action chacun à leur façon.

P.F (Aïki-kohaï) : A l'époque où tu débutais, ils étaient déjà les assistants de Christian si je ne m'abuse ?

F.C (Fabrice Croizé) : Oui, bien avant. Quand je suis arrivé, ils étaient déjà des uke très avancés de Christian. Pascal avait démarré avec lui, Bruno était arrivé 1er dan, et ils étaient tous deux 3ème dan. Donc ils avaient été déjà très pris en main par nos professeurs et particulièrement Christian lui-même.

P.F (Aïki-kohaï) : A quel moment as-tu intégré ce "cercle intérieur" ? Les "uchi deshis". A vivre pleinement l'entraînement avec ton maître, à te déplacer avec lui etc ?

F.C (Fabrice Croizé) : Les choses se sont faites petit à petit. C'est difficile de mettre une date exacte. Christian m'a pas mal pris en main en même temps qu'un autre garçon qui venait du même club que moi, Thomas Gavory (aujourd'hui 5ème dan, avec son propre club au Puy-en-Velay). Thomas avait déjà une bien plus grande habitude que moi du Cercle, de Christian et ce qu'il faisait.

Christian me prenait de temps en temps comme uke vers le 2ème dan, puis plus souvent. Pascal et Bruno beaucoup plus. J'ai peu à peu fait partie de la maison mais le processus est très long.

Un souvenir marquant à cette période est d'avoir pris un café avec Christian à la brasserie devant le Cercle. Je pense qu'il me voyait beaucoup en cours et il souhaitait savoir si je pensais m'investir sérieusement dans la pratique. Il m'a demandé si je souhaitais devenir professionnel. Je me souviens que je lui ai dit oui, très intimidé car je me sentais loin du niveau. J'avais 27 ans à l'époque et j'étais au Cercle depuis 5 ans.

Sans doute que dans sa tête c'était la confirmation qu'il pouvait alors plus s'occuper de moi.

Un autre souvenir marquant me vient de cette époque et qui est également une étape dans ce processsus. Il s'agit de ma première démonstration avec Christian à Amiens dans les années 2000/2001, je ne sais plus.

Ensuite, autre souvenir et autre étape du processus en 2001, j'ai commencé les cours enfants et ados au Cercle sur sa proposition.

 

Fabrice, encore tout jeune, avec son maître Christian Tissier

(source : collection privée de Fabrice C.)

 

P.F (Aïki-kohaï) : Comment était cette fameuse Première Démonstration avec son sensei ?

F.C (Fabrice Croizé) : Excellent souvenir mais...il y avait beaucoup de ratés (rires). C'est normal car c'est en réalité très difficile. Les gens pensent souvent que ce type de démonstration est très préparé alors que ce n'est pas forcément le cas. On arrive avec ce qu'on sait faire, son entouthiasme et...des tas de défauts aussi. On est à plein régime sur cinq ou parfois six mouvements d'affilée et il y a forcément des ratés.

La démonstration est une pratique particulière. C'est un exercice qui à la fois représente la pratique mais qui, d'un autre côté, peut en être assez déconnecté.

Après avoir fait Bercy cela dit, l'habitude s'est prise quand même petit à petit sur la façon de bouger avec Christian, de travailler comme cela avec lui etc..mais c'est aussi un phénomène lent.

Christian a toujours une idée assez directe de là où il veut t'amener mais...c'est souvent très loin (rires). Ce sont souvent des choses qu'au départ, on comprend intellectuellement mais qu'on ne peut pas mettre en place. Parfois, le temps de réorienter sa pratique, cela peut prendre des années avant d'y parvenir.

Je n'en ai jamais parlé avec lui mais je pense qu'il a un enseignement par palier. Il y a certaines techniques par lesquelles il va amener les gens à travailler sur les chutes. Après il va amener d'autres techniques où cette chute est plus complexe etc... Christian a toujours en tête votre progression en tant qu'uke, mais également une idée claire sur ce qu'un tori doit pouvoir produire au 2ième, 3ième, 4ième dan. C'est très précis. Christian a toujours ce déroulé en tête qu'on ne perçoit pas au départ quand on arrive comme ça dans son enseignement.

On a l'impression que ce qu'il fait maintenant, c'est ce qu'il faut reproduire tout de suite alors que ce n'est pas forcément le plus important quand on est 1ier, 2ième, 3ième ou 4ième dan. Il y a d'autres choses à apprendre de lui qui mettent du temps à s'organiser.

D'ailleurs… je suis sans doute plus impressionné maintenant que lorsque j'ai commencé.

Avec toutes ces années et en regardant ce que je suis capable de faire à ce jour, je vois davantage la difficulté de ce qu'il met en place dans sa technique, sa recherche,  sa façon de gérer un groupe, un cours... Je comprends toujours plus le fossé entre lui et moi, les aspects à travailler.

Au départ on a l'impression qu'il faut apprendre simplement la forme et que ce sera bon mais c'est beaucoup plus profond. Cela dit, je pense que pour Christian le processus était identique avec Yamaguchi sensei mais....

...Je crois qu'on dérive totalement de ta question intiale ! (rires).

P.F (Aïki-kohaï) : Oui. Effectivement (rires). Mais ce n'est pas très grave. Et si tu avais un souvenir marquant à me raconter de toutes ces aventures auprès de ton sensei ? Que choisirais-tu ?

F.C (Fabrice Croizé) : Le cours qu'il nous a fait dans mon club à Montreuil il y a environ 10 jours. Je sais qu'il était très pris par le stage de Pâques et il a pris le temps. Je sais qu'il a 200 personnes à gérer, des passages de grades, la progression de tout un groupe, la fatigue etc...et il me fait l'amitié de venir nous voir.

Nous étions plus de soixante-dix, ce qui est le plus gros cours que j'ai jamais eu à la salle. Plein d'amis français et étrangers du stage de Pâques sont venus, des élèves du club d'Hélène etc...Le cours était très structuré, simple mais plein d'évolution potentielle. Cela restera un souvenir marquant.

P.F (Aïki-kohaï) : Tu as un autre exemple en tête ?

F.C (Fabrice Croizé) : Peut-être un. Une autre démonstration. Je me souviens qu'on devait finir sur un exercice atypique. Un peu self-defense. Marc Bachraty et moi, on tenait Christian à deux mains, lui était un genou au sol et qu'ensuite le randori démarrait. Christian devait venir m'attraper par les cheveux pour m'envoyer sur le coté pour commencer mais...son placement a complètement tourné avant l'action et nous étions soudain inversés avec Marc.

Et… Christian a attrappé la tête de Marc qui avait les cheveux très très ras. Je me souviens qu'il a fait le mouvement, mais si l'on regarde bien la vidéo, ça ne passe pas exactement comme cela devrait (rires)... Bon maintenant il faudrait retrouver la vidéo pour bien voir.

Ce sont des tas de petites choses comme ça qui font que ce qui peut être prévu en démonstration ne se passe pas ou mal en réalité. Les ratés sont faciles si on n'est pas concentré et il faut beaucoup d'adaptabilité, de concentration, et en même temps il ne faut pas douter de ce qu'on sait faire.

Un autre souvenir marquant est celui du stage de Christian et Yasuno sensei (un autre sensei que j'aime beaucoup) à Kyoto en 2011 organisé par Yoko (ndl : Yoko Okamoto).

P.F (Aïki-kohaï) : Pour changer de sujet j'ai vu que tu avais le Brevet d'Etat depuis 1999. Est-ce que l'idée d'enseigner est venue naturellement pour toi ?

F.C (Fabrice Croizé) : En réalité j'étais poussé par ma famille. J'avais fait des études d'ingénieur en Electronique et en 1999 j'avais mon diplôme depuis quatre ans environ sans avoir travaillé comme ingénieur car je me dédiais beaucoup à l'Aïkido. Pour une famille c'est long de voir un enfant qu'on a soutenu financièrement ne pas s'installer dans sa vie.

Ma mère m'a demandé alors si je voulais continuer dans l'Aïkido en me demandant s'il y avait un diplôme pour enseigner. Quand elle a su qu'il y avait le Brevet D'Etat, elle m'a encouragé à le passer, mais je trainais un peu des pieds.

Il s'avère qu'évidemment elle avait tout à fait raison (rires) ! Par la suite, Pierre Helley m'a demandé de le remplacer dans les cours à l'université où j'avais démarré, car il souhaitait se consacrer au club municipal. J'ai débuté comme ça deux ans.

J'ai ensuite donné des cours enfants dans le club Dojo 5 à Paris, puis Christian m'a proposé de reprendre les cours adolescents au Cercle et c'est comme ça que j'ai démarré. Mais comme tu l'as compris j'ai mis très longtemps à me sentir à l'aise de l'autre coté.

Je ne me sentais pas légitime. Ce fut un processus, une transformation très longue et progressive car je suis d'un caractère assez timide et réservé. On se rend compte ensuite que cette légitimité, ce sont les gens qui vous la donne. A un moment, on ne se pose plus de question.

Par la suite j'ai ouvert un club très brièvement dans le 13ième mais cela s'est arrêté au bout de 3 mois. Cela dit, je cherchais à pérenniser quelque chose pour les gens qui étaient venus et qui étaient prêts à suivre. Quelqu'un m'a parlé ensuite d'une salle privée à Bagnolet, où je suis resté 5 ans. Mais jétais toujours dans l'optique de trouver une salle où pouvoir pratiquer avec un maximum d'horaires disponibles car c'était mon parcours. Et enfin, je suis arrivé à Montreuil que tu connais (ndl : Dojo des Guilands).

 

Dans les pas de son maître

(source : collection privée de Fabrice C.)

 

P.F (Aïki-kohaï) : J'ai vu également que tu t'étais intéressé à d'autres disciplines comme le Karaté, le Jujitsu Brésilien, le Kick Boxing etc...? Est-ce qu'il est important pour toi à un moment d'aller explorer d'autres pratiques martiales ?

F.C (Fabrice Croizé) : Encore une fois, c'est un cheminement progressif. Quand on est débutant on se dit souvent que sa discipline est "la meilleure" alors on ne se pose pas trop de questions. En arrivant au Cercle, je me souviens d'avoir appris que tous les autres élèves de Christian avaient été faire d'autres choses, souvent du pieds/poings, et que cela avait dû influencer l'Aïkido de Christian et de ses élèves à certains niveaux que je voulais connaître. J'ai aussi pratiqué les stages de Marc Bachraty et son travail parfois axé sur des formes issues de Karaté, sur d'autres possibilités techniques. Cela m'a ouvert les yeux sur le fait que c'était aussi très intéressant.

Ce constat fait, j'ai envisagé de démarrer le Karaté, mais c'est un apprentissage long et spécifique, et j'en suis venu progressivement à l'idée d'aller plutôt vers le kKck Boxing, dont l'apprentissage est tout aussi long, mais où la liberté est grande.

Auparavant, comme il y a avait du Jujitsu Brésilien au Cercle avec Alain Nagera, je m'étais lancé pendant deux ans dans cette belle discipline. Cela dépend évidemment beaucoup des cours et de l'enseignement mais j'ai trouvé des points communs avec l'Aïkido à une dimension plus horizontale. La façon de bouger, de prendre des points d'appuis au sol ou sur l'autre, comment les anciens pouvaient faire travailler des moins anciens avec des façons de faire très "Aïkido" au final. Je me suis rendu compte que certaines formes de travail (que l'on peut penser typiques de l'Aïkido) étaient d'ailleurs communes à tous les arts martiaux.

P.F (Aïki-kohaï) : En 2013, tu es arrivé finalement à la Direction Technique Fédérale pour l'Ile-de-France. Quel est l'intérêt d'un tel rôle pour toi ?

F.C (Fabrice Croizé) : A mon poste, cela reste modeste. C'est plutôt à Mare Seye (ndl : l'actuel DTR pour l'Idf) que cela peut prendre beaucoup de son temps de pratique. Hélène et moi on l'assiste et nous sommes sous sa direction. On discute ensemble très souvent sur ce que l'on voit aux passages de grades et ailleurs, ce sur quoi on a envie d'appuyer, comment on peut se répartir les stages, les thématiques etc etc... Comme tout le reste de l'équipe et dans la continuité de Bernard (ndl : Bernard Palmier Shihan), on a une envie énorme de donner, de partager, de faire monter le niveau.

Les niveaux des pratiquants présents aux stages de ligue et leur présence sont tellement variables qu'il n'est pas facile de faire évoluer le groupe. Mare qui va reprendre l'école des cadres par exemple souhaite un travail très proche avec les enseignants qui sont à l'autre bout de la chaine de transmission.

C'est difficile de voir déjà une évolution pour le moment car c'est un projet à long terme. On souhaite vraiment une progression avec entouthiasme pour toute une région. Il faut donc s'accrocher car les résultats ne viennent pas toujours vite mais cela reste une expérience très valorisante.

P.F (Aïki-kohaï) : Pour changer complètement de sujet, parlons un peu des armes. La dernière fois que nous avons pu travailler ensemble, tu démontrais des techniques de Battojutsu que je n'avais jamais vu. D'où tiens -u ton enseignement technique aux armes ?

F.C (Fabrice Croizé) : Quasiment que de Christian. J'ai toutefois pu faire quelques stages avec Saotome Sensei qui met beaucoup les armes en avant mais je n'enseigne pas ce que je n'ai pas directement reçu. Ce que l'on pratique en stage sans être uke du senseï, on peut souvent l'interprêter et le mélanger avec ce qu'on sait faire. Je propose plutôt ce que j'ai pu recevoir directement de Christian et de mes sempaïs Pascal et Bruno.

Même si très franchement, le Battojutsu, nous ne sommes pas des spécialistes, nous travaillons certaines de ces techniques de façon occasionelle et elles sont la plupart issues de l'enseignement qu'a pu recevoir Christian via Inaba sensei (l'école Kashima Shinryu). C'est une école très proche de l'Aïkido et ses techniques peuvent mettre dans des situations de réactivité et de stress spécifiques qui sont très importantes. Quand tout cela est bien en place, c'est très intéressant.

Le Kashima est un style de Ken très ample, très fluide vraiment magnifique.

P.F (Aïki-kohaï) : Sais-tu pourquoi Christian Tissier s'est intéressé au style de Kenjutsu Kashima en particulier plutôt que le Katori, le Niten ou d'autres styles ?

F.C (Fabrice Croizé) : De ce que j'ai pu lire de cela, il cherchait une école de sabre pour étoffer sa compréhension du Ken et c'est Yamaguchi sensei lui-même qui lui avait montré un enregistrement d'une démonstration d'Inaba senseï. Christian avait été très touché par ce qu'il avait vu. Yamaguchi sensei précisa à Christian ensuite qu'Inaba sensei pratiquait aussi l'Aïkido et qu'il pouvait le présenter auprès de ce représentant atypique de cette école qui a d'ailleurs son propre style, précisons-le.

 

Fabrice et Hélène

(source : site personnel de Fabrice C.)

 

P.F (Aïki-kohaï) : Autre question plus personnelle maintenant. Tu sais que je pratique au quotidien avec mon épouse. Je sais que pour toi, c'est aussi une pratique "familiale" avec Hélène (ndl :Hélène Doué). Comment vis-tu cela ?

F.C (Fabrice Croizé) :  Avec Hélène on a un très bon équilibre et le fait qu'on pratique ensemble est une chance énorme. Avec les années je pense qu'on peut se dire les choses, on a une confiance l'un dans l'autre sur les critiques qui peuvent être formulées. On sait que c'est constructif. Si on repère quelque chose qui ne va pas dans notre Aïkido ou quelque chose de bien, on se dit les choses avec un vrai recul et cela a du poids.

De même, on ne le fait pas beaucoup, mais s'il y a des choses qu'on veut bosser particulièrement, on peut le faire aussi dans le salon ou sur un coin de tatamis (sourires). Le fait que nos niveaux soient comparables est aussi une chance car dans certains couples par exemple monsieur est plus le "coach" de madame depuis son haut niveau.

J'ajouterais qu'avec la même école, les mêmes bases, les mêmes objectifs, on peut en faire beaucoup sans gêner la vie de couple.

P.F (Aïki-kohaï) : Pour revenir à l'Aïkido de façon plus générale, on en parle souvent comme d'une discipline morcellée. Avec l'éternel débat sur tel groupe meilleur que l'autre etc...Quelle est ton opinion là*dessus ?

F.C (Fabrice Croizé) : Je tiens à dire là-dessus que même si on dit souvent que c'est une discipline morcellée, quand je vais à droite à gauche, je finis par toujours retrouver de l'Aïkido. Je pense qu'il est important d'avoir des bases communes, qu'au moins on parle de la même chose et cela, c'est aussi le rôle des techniciens fédéraux, d'une fédération également, et au delà même du Doshu. C'est un rôle très sous-estimé, qu'on critique etc... mais c'est important pour envisager les choses ensemble de la même façon et notamment lors des passages de grades.

Grâce à cela, chacun peut ensuite aller chercher au-delà des techniques de bases qui peuvent trouver leurs limites. La recherche devient alors importante qu'elle soit en relâchement, en vitesse, en puissance, en explorant des variations ou des modifications de techniques etc... Chacun va choisir cela en fonction de sa compréhension, de ses sensibilités, de son passif bien sûr mais il reste très important d'avoir un Doshu, des références de bases qui permettent de développer des choses.

Certains parlent de trouver « son propre Aïkido », je ne suis pas d'accord avec le terme. Il est difficile de faire autre chose que ce que l'on sait ou peut faire. L'important est donc de trouver un professeur qui pourra vous emmener à un endroit que vous ne connaissez pas encore.

Après quand on devient très gradé, typiquement au-delà du 5 ou 6ème dan, l'évolution se fera plus sur ce que l'on a emmagasiné.

P.F (Aïki-kohaï) : Certains peuvent y voir une standardisation de l'Aïkido, d'autres préfèrent se perdre dans leurs recherches. Le débutant lui est complètement perdu dans ce genre de débat mais ce qui est certain, c'est qu'il peut être perturbant pour un débutant de trouver dans un endroit où son enseignement est valable et soudain si l'on va dans un autre dojo, d'avoir une pratique qu'on juge parfois..."sans valeur"... Qu'en penses tu ?

 

Fabrice et son sempai Pascal Guillemin

(source : site personnel de Fabrice)

 

F.C (Fabrice Croizé) : Il ne faut pas être sectaire. Je pense que lorsqu'on débute, jusqu'à être assez formé, c'est mieux de demeurer auprès d'un enseignant qui permet de fixer un cap et des bases assez solides. Il est vrai qu'au départ, on va un peu au hasard. Avec les années on peut finir par se faire un oeil mais à ses débuts, on tatonne etc... mais il faut demeurer dès ses débuts auprès d'un bon professeur. Reste à bien le choisir (rires).

Il ne faut pas être fermé non plus sur des évolutions possibles dès qu'on commence à avoir des bases solides. Il y a des évolutions plus éthérées de l'Aïkido, plus rudes ou axées multi-arts martiaux mais s'il y a n'a pas de professeur principal pour fixer un cap, lorsqu'on perd celui-ci, eh bien… tout s'évapore.

Beaucoup d'élèves d'O-senseï dans les années 50 par exemple, ont pu former leur propre courant, leur école. Et à la mort du "leader", tout cela fini par s'étioler, les gens finissent par se rattacher à d'autres grands courants etc...

D'où l'importance de la transmission et des bases dont je te parlais ! Pour transmettre quelque chose de commun qui a été expérimenté, qui est solide, qui va donner une façon de bouger et d'envisager la pratique, il faut un langage qui s'applique à tous et qu'on est capable de bien transmettre. L'Aïkido ne doit pas être une tour de Babel. Après, c'est une des forces de notre discipline, l'évolutivité est grande et c'est à chacun d'aller voir et d'évoluer.

Mais il ne doit pas y avoir tromperie sur la marchandise. Si un enseignant est dans une recherche spécifique, il doit être capable de le spécifier, mais aussi de permettre à ses élèves d'étudier les bases sans confusion aucune. Un enseignant adapte sa pratique et ses expérimentations en fonction des problèmes qu'il rencontre. C'est à lui d'expliquer pourquoi il fait sa recherche, pourquoi il rencontre ces "problèmes" et de remettre ensuite en perspective cette recherche pour ses élèves.

P.F (Aïki-kohaï) : Peux-tu me parler à présent dans le détail de tes voyages au Japon ? Et de l'intérêt d'y aller ?

F.C (Fabrice Croizé) : Ma première fois était en 2011 pour le stage de Christian à Kyoto. Au départ, on pensait aller à l'Aïkikaï mais Fukushima est arrivé juste avant alors nous sommes demeurés à Kyoto. Ma deuxième fois était en 2013 où j'ai pu enfin pratiquer à l'Aïkikaï et dans les dojos de Yasuno sensei et de Yoko Okamoto sensei.

Beaucoup de gens vont au Japon pour quelques semaines et c'est très bien. D'autres y vont de façon plus sérieuse sur des temps plus longs, maisil y en a peu qui sont revenus avec un niveau convaiquant. Je dois dire très honnêtement que je n'ai pas été sidéré par ce que j'ai pu trouver. Bien sûr, les enseignants et notamment au Hombu Dojo sont très bons et d'excellentes qualités, mais je n'ai pas senti d'immense fossé, ce qui veut dire sans doute qu'un très bon travail a été fait en France et doit continuer à être fait.

Si les gens sentent l'intérêt d'y aller cela dit, c'est très bien. Il y a plein de choses intéressantes à ramener ; mais pour l'immense majorité des pratiquants, le niveau en France proposé est d'une qualité suffisante sur le long terme sans qu'on se sente perdu par rapport au niveau japonais.

P.F (Aïki-kohaï) : On sait qu'on n'est plus à l'âge d'or de la discipline avec la découverte des grands maîtres du fondateur qui viennent directement. Il y a aussi un perte d'intérêt pour les Budo en général comparativement à des sports de combats, du MMA ect... Comment penses-tu justement faire vivre l'Aïkido en lui amenant de nouveaux pratiquants ? Quel est l'intérêt pour un débutant ?

F.C (Fabrice Croizé) : Je ne suis pas sûr d'avoir LA réponse juste (sourires). On sent que nous sommes à une époque où les gens consomment beaucoup. Ils viennent à l'Aïkido assez tard, je dirais assez typiquement entre 35 et 45 ans. C'est très bien, mais ce n'est pas toujours bon pour le futur de la discipline car on ne pourra pas former de grands experts à partir de cette tranche d'âge.

C'est un problème qui existe au Japon et dans la plupart des pays développés. En même temps, on peut supposer que c'est un phénomène de balancier dans nos sociétés et que les diciplines traditionnelles seront redécouvertes par le grand public.

De son coté, une discipline comme le MMA aujourd'hui très médiatisé peut phagocyter le Jujitsu Brésilien, le Judo, voire la Boxe et d'autres disciplines. Mais après, ce sont des effets de mode. Le Jujitsu Brésilien n'a-t'il pas lui-même en son temps phagocyté le Judo au sol ? Ce sont des passages avec des effets de nouveautés.

Pour l'Aïkido, je pense qu'une piste importante est d'améliorer notre recrutement auprès des jeunes. Il reste très peu de gens sur le long terme à la discipline. Il faudrait favoriser le recrutement des étudiants post-Bac. C'est là où il faudrait faire un effort, et c'est très ingrat car les étudiants vont et viennent.

Plus on demarre tôt et plus on va loin. Après, attention ! Il n'y a pas de souci bien sûr pour les pratiquants qui aiment pratiquer de façon épisodique (sourires).

P.F (Aïki-kohaï) : Dernière question Fabrice. Une question que j'ai pu poser également à Christian Tissier. Est-ce que tu es satisfait aujourd'hui de Ton Aïkido ?

F.C (Fabrice Croizé) : J'ai encore plein de pistes de progression. Je peux solidifier mon Aïkido. Que mes techniques passent avec moins d'incertitudes sur plus de monde. Je suis encore à un moment de consolidation de ce que je fais et j'en ai encore pour quelques années.

C'est un contre-travail par rapport à mes qualités qui sont plus la vitesse et la souplesse. C'est un travail imporant que j'ai dû faire depuis mon 3ième dan pour baisser ma vitesse et au contraire, trouver de la solidité, du poids dans ma façon de faire les techniques mais aussi de les subir. C'est une façon d'équilibrer mon naturel.

Je pense que j'ai encore un bon moment là-dessus. Cela ne vient jamais aussi vite qu'on voudrait et mes propres démons reviennent vite. Comme je fais énormément les bases dans les cours et les stages, j'essaie de ne pas m'enfermer non plus.

J'ai en permanence dans un coin de ma tête une recherche de liberté par rapport aux techniques en travaillant des variations. Cette recherche d'adaptabilité et de liberté est mon second point d'appui pour l'avenir.

Je pense que je vais continuer également le Kick Boxing quelques années auprès d'André Zeitoun car cela me plaît bien. Je me sens en progression et cela complète bien ma discipline à moi qui est évidemment et toujours l'Aïkido.

Il y a aussi plein de professeurs japonais et notamment à l'Aïkikaï que je n'ai pas pu encore...attraper (rires). Pour aller les voir, les ressentir et élargir mon paysage avec toujours Christian comme valeur de référence bien entendu.

 

Fabrice Croizé lors d'un stage en Argentine (2013) Photo : Léonardo Calcagno

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