Confinement : L'instant pour se taire et se réinventer

Publié le 13 Mars 2020

L'attitude parle toujours mieux que 1000 mots (Photographie : Aïki-kohaï)

L'attitude parle toujours mieux que 1000 mots (Photographie : Aïki-kohaï)

Nous vivons un moment historique de privation de nos libertés. Seuls nos grands parents et parfois nos arrières grand parents peuvent témoigner d'événements mondiaux de cette envergure où les pays entrent abruptement en compétition pour les mêmes ressources stratégiques afin de gérer des urgences nationales. Cette bataille sanitaire contre le Covid-19, bien loin de refléter la violence de la dernière grande guerre sur nos sols, permet toutefois de mesurer au jour le jour la résilience de nos corps, de nos esprits, de nos peuples et de nos principes.

Certains sombrent dans la panique. D'autres dans la frénésie ou la colère. Quelques uns sont profondément persuadés d'un complot. Nos intellectuels et les plus fragiles d'entre nous se retrouvent bloqués dans la position du "sachant" pour se rassurer tandis que la majorité tente, intérieurement, d'ajuster nos processus de compréhension à cette expérience.

A cette situation de pandémie s'ajoute également une déstabilisation profonde de nos modes de vie, probablement accentuée dans le futur par la panique de l'ensemble des acteurs économiques et sociaux qui rythmaient jusque là notre quotidien.

Quelque chose a bougé les lignes tracées de nos civilisations et nous n'étions plus habitués à cela. Avec le recul toutefois, on vous expliquera surement que le monde connait régulièrement des catastrophes sanitaires globale depuis l'antiquité. Et chaque crise de ce type trouve une fin évidente sans qu'en réalité, la moindre parcelle de nos habitudes, soit altérée profondément pour les survivants. Il y a simplement ceux qui vont profiter du vide et ceux qui vont l'ignorer.

Tout comme fleurissaient de nombreuses écoles sophistiquée pendant la Pax Tokugawa de l'ère Edo avant de disparaître ensuite à l'aune violente de la restauration, les artistes martiaux d'hier vont tenter de faire vivre les grandes théories et les belles valeurs du Budo...et vont échouer lamentablement à les mettre en pratique hors du tapis car beaucoup vont se trouver sous la domination inconsciente de cette crise globale. Il n'est donc pas rare en ce moment d'écouter, de lire ou de voir des enseignants (et pratiquants) d'arts martiaux se prendre pour des épidémiologiques, des spécialistes en matière de gestion de crise, des experts en virologie et d'aller vider nos supermarchés comme...presque tout le monde en jugeant son voisin.

Quelques uns vont sans doute nous proposer leurs lumières pour "aider"à traverser cette crise.

Cet événement planétaire est indéniablement la preuve que le Budo et les arts martiaux ne rendent pas meilleurs. Un shihan, un shodan, un shifu, reste un être humain vivant dans un monde globalisé qui n'a pas connu ces grands conflits d'envergure sur son sol depuis 75 ans. Aucun d'entre ceux qui sont aujourd'hui dans la force de l'âge n'est préparé à cela, mis à part si vous servez dans l'armée ou si vous intervenez sur des théâtres d'opérations étrangers (qu'il s'agisse pour vous d'être soldat, médecin ou simple observateur).

Il faut donc, débutant ou gradé, faire preuve d'une mesure bien plus importante que d'habitude.

Pour l'ensemble de ces raisons, je ne vous exposerais pas de grands conseils pratiques existentielles. Quelques enseignants lucides et bien plus compétents que moi (comme Leo Tamaki, Philippe Gouttard, Xavier Duval ou Mitchi Mochizuki) sont déjà en capacité de vous proposer des solutions pour ces semaines de confinement afin de :

-Garder la forme chez vous.

-Continuer à vous entrainer en s'adaptant à votre espace.

-Poursuivre certains exercices plus techniques.

-Accepter d'avoir peur et instaurer une routine familière et bénéfique.

-Découvrir de nouvelles pratiques (comme l'Aunkaï).

Certains de ces liens sont des aiguillages vers les réseaux sociaux où ces enseignants de qualité proposent des vidéos, des conseils, des textes, des entrainements et des ressources. D'autres sont des liens vers des sites ou des chaines. Je vous invite à suivre ces experts, à vous entrainer avec eux, à écouter leurs conseils, à vous fixer des objectifs.

De mon coté, j'ajoute aux outils formidables de ces enseignants quelques maigres sources de mon cru en utilisant :

-La chaine Youtube des Sapeurs Pompiers de Paris.

-La Chaine Youtube de La Légion étrangère.

J'ai également la chance de lire énormément tout en restant connecté avec notre professeur principal de Kuroba Aïkido, Alma Noubel et avec Hélène Doué de L'Olympiades Aïkido Club. Je ne fais pas mieux que les autres et surtout pas mieux que vous, lectrices et lecteurs du blog.

Pour ma juste part, ce blog reste évidemment disponible et actif afin de vous fournir du contenu historique ou non autour de l'Aïkido tout en restant accessible au plus grand nombre.

Je garde l'espoir que certains vont saisir cette période pour se taire et se réinventer plutôt que d'abreuver le fleuve en cru de la bêtise ambiante. Restez affutés. Prenez soin de votre mental. Suivez les consignes. Respectez les opinions des professionnels. Vérifiez les informations qui circulent et surtout, faites le plus possible le choix de vous exclure des phénomènes de groupes.

L'Aïkido doit rendre libre. Essayons ensemble de nous adapter à ces contraintes.

Rédigé par Aïki-Kohaï

Publié dans #Actualités-Nouveautés, #Aunkai, #Pratique de l'Aïkido

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T
Bonjour,<br /> Je trouve votre blog passionnant. Merci à vous de nous fournir des articles toujours aussi intéressant pendant cette période de crise, de doute. Je me réjouis, à chaque fois, de vous lire. <br /> Bonne continuation à vous <br /> Cordialement <br /> Thierry
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A
Merci Thierry, je vous réponds avec un peu de retard du fait du confinement. Rassurez-vous les publications vont continuer malgré la période un peu calme du fait des événements que nous connaissons tous :-)